« Relax, sweetie ! » → KELLIAN&APRIL.

« It’s Friday, Friday .. » Aaah quelle horreur, je déteste cette chanson comme à mon avis, la plupart des Américains, et des Européens sûrement qui sait ? « partying, partying yeah ! » Je cherche désespérément cette foutue télécommande pour pouvoir enfin éteindre cette télévision que je commence à ne plus supporter. Mes envies de la fracasser pour ensuite la jeter par la fenêtre arrive très fréquemment ces temps-ci. Je n’ai jamais vraiment regardé la télévision je n’en suis pas super fan. Allez savoir pourquoi j’en ai une .. Luka non plus n’aime pas plus que ça la télévision alors pourquoi ? Sûrement parce que c’est un objet qu’ont 95% des Américains et qu’il y est parfois des trucs intéressant. Oh et puis même, quand on s’ennuie, une connerie de temps en temps ne fait pas de mal. En attendant, je cherche toujours la télécommande, presque en à appeler mon frère, « What seat can I taaaake ? » Question existentielle. Ah, voilà la télécommande, elle était cachée entre les coussins du canapé. « Today it’s Friday .. tomorrow it’s Saturday and Sunday comes after .. » Mais qu’est devenu la musique ? Je suis quelque part soulagée que cette chanson n’est pas marché sinon je me serais posée des questions au sujet du goût musicaux des Américains même si je m’en pose déjà quelques-unes. Bref, c’est une fois la télé éteinte que je respire à nouveau. Je devrais peut-être avoir honte mais cette chanson m’a donné une idée. Vendredi .. faire la fête. On est vendredi, il est 6.08 pm et j’ai envie de sortir ce soir comme la plupart des Vendredis et comme la plupart des étudiants de mon entourage. Sauf une personne. Je sais très bien que Kellian n’est pas du genre à sortir le soir en discothèque ou autre. Certes, c’est une Alpha, elle est peut-être un peu coincée mais je sais que quand elle veut, elle est loin d’être timide. Elle fait des efforts, et autant dire que je l’incite du moins, j’essaie car il peut lui arriver de ronchonner un moment.

Peu n’importe, je devais l’initier à la vie des étudiants en dehors des bouquins, à la vie de la nuit : darkside. Attrapant mon téléphone, j’envoie un message à ma chère amie.

ECRIRE UN MESSAGE
à: Kellian McCarter
le 22/11/2011 à 6.11 pm.

Hey, sweetie. On sort ce soir. Je viens te chercher sur la parking de l'université à 20h, ne soit pas en retard ! Tu veux savoir où on va ? Surprise, surprise !

En gros, elle n’a pas le choix. Il est 6h passé, j’ai à peu près une heure et demi pour me préparer. Sans plus attendre je file sous une douche bien chaude, et c’est en sortant que je me sens déjà beaucoup mieux. Les cheveux mouillés et détachés, la serviette attachée autour de moi, je me précipite vers mon dressing pour enfin décider de mes vêtements de ce soir. A vrai dire, j’hésite un peu mais finit par enfiler la robe courte zébrée que j’adore. Je retourne dans ma salle de bain pour me coiffer d’une queue de cheval basse et sur le côté, mettant en valeur mes boucles. Je me maquille comme d’habitude, mais étale un rouge à lèvre rose sur mes lèvres, car bien-sûr, il faut que le rouge à lèvre soit assorti avec mes chaussures. J’avais tout prévu, même de mettre mes nouvelles Louboutin fushia. Parfait. Je regarde l’écran de mon blackberry et voit affiché 7.35 pm. Déjà, je dois me dépêcher ! J’enfile une veste noire, prend ma pochette avec tout ce qu’il me faut dedans et ferme enfin la porte derrière moi.

C’est après m’être préparée tout ce temps que je réalise que Kellian aura sûrement besoin d’un coach pour l’aider. Je me dépêche alors de lui envoyer un autre message.

ECRIRE UN MESSAGE
à: Kellian McCarter
le 22/11/2011 à 7.42 pm.

Désolée, j'espère que tu n'es pas déjà prête. De toute façon, peu n'importe car bonne nouvelle: je vais te coacher du début à la fin. Tu sais très bien que j'aime jouer les stylistes. Prépare toi à ne faire aucun faux pas !

C’est une fois dans la voiture que je commence déjà à danser en écoutant un morceau de SuperGrass, Alright. Je n’habite pas loin de l’université alors le trajet se termine déjà, je me gare dans le parking silencieux et peut-être un peu angoissant à cause de la nuit de l’université. Je suis un peu en retard mais je décide quand même de prendre deux cafés à emporter dans le bar pas loin. Après avoir payé, je me précipite vers la porte d’entrée des résidences universitaires que je pousse à l’aide de mon coude car mes deux mains sont prises par les deux grands cafés bouillants et ma pochette et coincée sous mon bras droit. Maintenant chez les Alpha, je me dirige vers la chambre de Kellian qui heureusement, ne se trouve pas à un étage trop haut : les cafés commencent à me brûler les mains. C’est une fois devant sa porte que je toque, encore une fois à l’aide de mon coude. Vite vite, ouvre moi, ces foutus cafés me brûlent.

Résidence de la confrérie Alpha.

Je rentrais d'une journée de cours surchargée pour ensuite subir les corvées dégradantes attribuées aux nouvelles recrues de la confrérie, lesdits "bizuths". Montant les escaliers un à un comme si chaque pas était un supplice, les pieds douloureux dans mes nouvelles bottes, mon sac Vuitton pendant du bout de mon bras, j'atteignais enfin le premier étage où se trouvait ma chambre. Elle n'était pas bien grande, en tout cas, rien de comparable à ce dont j'étais habituée, moi la gosse de riche toujours comblée de cadeaux tous plus luxueux les uns que les autres. Mais n'était-ce pas justement ce que j'étais venue rechercher ici? Être comme tout le monde et vivre la vie ordinaire d'une étudiante? Pour être considérée comme une simple bizuth, je n'avais pas eu à me faire prier. Et hors de question d'aller quémander un traitement de faveur ou même de jouer la carte du piston en profitant du prestige de mes sœurs! J'avais même tout fait pour cacher nos liens de parenté, sans résultat! Il semblait décidément que nos ressemblances physiques l'emportaient sur ma volonté de gagner mon indépendance. Mais assez de jérémiades!

C'était donc avec joie que je retrouvais mon lit qui m'avait si terriblement manqué! Je lâchai la bride de mon sac à main pour me jeter la tête la première sur le moelleux des draps propres et douillets. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à dormir. Il devait être dans les alentours de 6h. J'avais beau être épuisée de cette dure journée, ce n'était pas une raison pour avoir un rythme de vie de retraitée! Tant qu'à y être, je pouvais toujours prendre de l'avance sur mes devoirs. Mon premier instinct fut de penser à la bibliothèque, mais j'y renonçais rapidement. Non! Ça, c'était l'ancienne Kellian, la fille coincée et rabat-joie que je détestais. Mais alors que faire? Sortir seule pour me promener? C'était totalement hors de question! D'autant plus que je ne connaissais pas encore les environs.

Je soupirai. Ma chambre était silencieuse et, affalée de tout mon long sur mon lit, je me surpris à rêvasser. De qui? Ça, ça ne regardait que moi! Sauf qu'une sonnerie idiote vint gâcher ce moment de plénitude. Je me redressai péniblement et attrapai mon sac pour sortir mon IPhone. Décidément, il fallait vraiment que je change cette affreuse sonnerie!
Tiens! Un message d'April!

UN MESSAGE REÇU
de: April Wellinghton
le 22/11/2011 à 6.13 pm.

Hey, sweetie. On sort ce soir. Je viens te chercher sur la parking de l'université à 20h, ne soit pas en retard ! Tu veux savoir où on va ? Surprise, surprise !

Je restai un instant perplexe. Était-ce une coïncidence ou cette fille avait-elle des dons de voyance? Pas le temps de s'épancher sur la question, je devais me préparer à toute vitesse. April n'habitait pas loin du campus, elle pourrait arriver d'une minute à l'autre. Je relus son message. « Tu veux savoir où on va ? Surprise, surprise ! ». Voilà qui ne m’aiderait pas beaucoup à sélectionner une tenue vestimentaire! J’ouvris mon armoire à la recherche de la perle rare. Ce n’était pas les vêtements de marques qui manquaient ! Ma garde-robe à elle seule valait une petite fortune, mais je n’allais quand même pas porter la robe Versace que m’avait offert mon père! Plein de magnifiques robes faites sur mesures, mais rien de sexy et provoquant pour aller en soirée. De toute façon, ça ne m’irait pas ! Après une longue réflexion, je décidai d'opter pour du sobre: chemise blanche cintrée, pantalon noir, le tout avec un jolie foulard doré. J'ajoutai en suite mes boucles d’oreilles en or. Mais voilà, c'est en passant devant mon miroir que je réalisai l'horreur. Non pas que le tout était désagréable, au contraire, mais j’avais décidément l’air d’une bourgeoise coincée !

Non, je ne pouvais décemment pas m'habiller comme ça, malgré mon attachement pour la sobriété. Mais alors, que devais-je mettre? Connaissant April, elle n'allait sûrement pas se contenter d'un petit rendez-vous amical dans un café. A tous les coups j'aurais droit à un bar où l'alcool coulerait à flots ou quelque chose de ce genre. Je ronchonnai et fis la moue. Pourquoi donc fallait-il une tenue adaptée à la soirée? Encore cette histoire de "code" débile qu'il fallait suivre! Si ma sœur Dylan pouvait lire dans mes pensées en ce moment même, elle me renierait sur le champ!

La sonnerie retentit à nouveau et mon rythme cardiaque s'emballa. April devait être prête et elle m'envoyait un message pour m'indiquer qu'elle m'attendait. Non, je n'étais absolument pas prête à sortir!

UN MESSAGE REÇU
de: April Wellinghton
le 22/11/2011 à 7.45 pm.

Désolée, j'espère que tu n'es pas déjà prête. De toute façon, peu n'importe car bonne nouvelle: je vais te coacher du début à la fin. Tu sais très bien que j'aime jouer les stylistes. Prépare toi à ne faire aucun faux pas !

Cette fois, c'était certain, elle était médium! Il n'y avait pas d'autre explication!
Je m'assis lourdement sur mon lit, essayant de faire le vide. Bizarrement, je sentis une certaine euphorie s'ajouter à mon inquiétude. Ça avait quelque chose d'excitant de sortir comme ça, sans vraiment savoir où j'allais. Cette envie de me perdre, de me noyer complètement dans l'inconnu surgit en moi sans que rien ne puisse l'arrêter. Et, pour être honnête, je n'avais aucune envie de refréner cette envie. J'allais sortir et m'amuser! Tout ça ne me ressemblait pas du tout et j'adorais ça!

Deux coups à la porte. Ça devait être elle. Je me levai pour lui ouvrir, m'attendant à des remarques sur mon accoutrement. J'ouvris la porte et elle était là. Elle tenait dans ses mains deux cafés qui semblaient particulièrement brûlants et avait coincé sa pochette sous sons bras. Elle semblait avoir hâte de les poser, je m'écartai donc pour la laisser entrer. Sans lui laisser le temps d'en placer une, je lui pris les gobelets des mains avant de m’exclamer avec exaspération:

« Salut! Oui je sais, ma tenue est une catastrophe, il était temps que tu arrives pour tout corriger, je connais le discours! »

Effectivement, rien de nouveau de ce côté-ci. Autrefois, ma sœur prenait grand plaisir à faire de moi sa poupée, à m'habiller, me coiffer, me maquiller. Elle m’avait transmis son goût pour la mode, certes, mais je me sentais totalement incapable de porter la moindre mini-jupe alors que j’étais une grande amatrice de haute couture. C’était désespérant ! Et je pouvais le lire dans le regard d’April. Elle, c’était ma grande amie, pas ma meilleure amie, plutôt une amie de débauche. On pouvait même dire qu’elle avait une assez mauvaise influence sur moi, mais je l’adorais ! Pas seulement pour son naturel et sa façon insouciante de vivre sa vie, mais aussi pour son humour, sa gaité et sa gentillesse. Bref, heureusement qu’elle était là pour me conseiller et m’épauler. Sans elle, je n’aurais jamais osé mettre un pied dans une soirée, c’est certain !

Spoiler:

Finalement, Kellian & moi, ça ne fait pas si longtemps que ça. Comme vous avez pu le remarquer, on n’a absolument rien en commun et beaucoup se demandent « mais comment peuvent-elles être amies alors que tout les oppose ? » Réfléchissez, et ouvrez vous. C’est justement parce que tout nous oppose qu’on est devenue amie. Mais commençons par le début, voulez-vous ?

Les soirées, c’est sacré chez les étudiants. C’est le darkside de l’université, c’est pour ça que tout le monde aime ça. Ou presque. Bien évidemment, il en faut toujours qui ne soit pas à l’aise en soirée, voire carrément détester ça. C’est le cas de ma chère Kellian. Mais ce que j’aime aussi chez elle, c’est qu’elle s’ouvre. Au moins, elle essaie ! Elle fait des efforts pour s’intégrer en soirée et c’est comme ça que je l’ai rencontrée. Pauvre rouquine, je l’avais vu toute seule dans son coin au beau milieu des lumières colorées et des gens qui dansaient. Vraiment seule ? Non, deux gars étaient là, ne pouvant pas s’empêcher de la draguer ce qui la rendait horriblement mal à l’aise, ça se voyait sur son visage. Vous me connaissez maintenant. Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller les voir et carrément m’incruster.. J’ai demandé gentiment, tellement gentiment comme je sais si bien le faire ce qui se passait, mais les deux gars m’ont, sur le même ton, dit d’aller me faire foutre en gros. Mais je n’ai pas suivi leur conseil et préféré gueuler encore plus fort pour les faire dégager. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Hard, ces deux là. J’ai essayé de les résonner mais c’est finalement mon frère qui est arrivé en m’entendant gueuler à 500 km. Qu’est-ce que je ferais sans lui ? Ils les a dégagés dans problème et la rouquine nous a remerciés. Mais je n’ai pas voulu en rester là. J’ai commencé à lui parler, de sa timidité où le fait qu’elle n’arrive à rien faire en soirée. Dès qu’elle a prononcé les premiers mots de sa réponse je l’ai trouvé adorable. J’ai de suite compris qu’elle voulait y arriver, contrairement à d’autre Alpha qui préférait ne même pas essayer et rester le nez fourré dans leurs bouquins ! Alors, bien évidemment, je voulais l’aider et je me suis proposée comme .. coach. Elle a accepté avec joie alors on est restées inséparable pendant tout le reste de la soirée. Puis les jours avenirs, on a commencé à sortir toutes les deux.. j’ai commencé par des endroits soft, du style une soirée privée où l’élégance comptait plus qu’autre chose. Puis des soirées entre amis .. et c’est ce soir que je compte l’initier au plus gros. Un endroit où plein d’inconnus sont collés entre eux, où l’alcool coule à flot et où doit tout faire, sauf rester planté là sans danser. Oui, je parle bien de la boîte de nuit. J’adore y aller, tant que ce n’est pas tous les soirs et là j’avoue que ça fait un moment. C’est vendredi, et j’ai vraiment envie de passer une soirée mémorable c’est pour ça que j’ai choisie Kellian. Elle me fait beaucoup rire c’est vrai. Dans le bon sens du terme.

Il fallait qu’elle ouvre là. En attendant, dans ma tête, je me faisais un petit quizz totalement idiot et inutile. Que pouvez-t-il bien se passer ? a) Elle ouvre, et je trouve une femme parfaitement habillée et coiffée pour la soirée. On boirait alors nos cafés tranquillement en attendant qu’il soit quand même un peu tard. B) Elle ouvre, et je tombe sur une femme totalement larguée au bord de la crise de nerf. On ne boirait alors pas nos cafés tranquillement, mais juste histoire de nous motiver et réveiller un coup. C) Elle .. n’ouvre pas. Mes mains brûlent. Je décide alors de m’assoir par terre en l’attendant. Elle finit par arriver en s’excusant et je m’en foutrai et l’engueulerai. Puis on se dépêcherai de la préparer. D) Elle n’ouvre pas. Je l’attend, elle n’arrive pas. Je l’appelle, elle ne répond pas. Je l’attend. Encore et encore. Je l’appelle, elle ne répond toujours pas. … Kellian ?

Qu’est-ce qu’il ne faut pas imaginer. Je coche virtuellement réponse B et j’ai juste. « Salut! Oui je sais, ma tenue est une catastrophe, il était temps que tu arrives pour tout corriger, je connais le discours! » Outch, ça fait mal aux yeux. Je ne pouvais plus les bouger de sa tenue. J’exagère sûrement, c’est une très belle tenue .. pour un entretien d’embauche.

« Tu sais, je me demande souvent ce qui peux bien se passer parfois dans tête. Adorable. » En voyant sa mine abattu, je rigole pour la rassurer. « Je plaisante, tu sais bien ! Allez, pose moi ces cafés, on va fouiller ta garde-robe dès maintenant. »

Sans lui laisser le temps de me contredire où quoi que ce soit d’autre, je filai dans sa chambre et me dirigeai vers sa grande armoire. Elle était déjà ouverte, et pas mal en bazar mais je supposais que c’était parce qu’elle avait déjà mis un certain temps à fouiller. J’admirais sa garde-robe, on y trouvait de grande robe de marque, des bijoux magnifiques .. mais ce n’est pas le top du top pour la discothèque.

« Tu dois savoir que le fait que soit rousse est super important. Le bleu marine te va à merveille, comme le vert mousse, amande, citron, pomme .. en fait, toutes les sortes de vert. Mais évite le kaki, le jaune, le beige et le doré. Le orange : que en ce qui concerne les bas. Sinon ça se mélange avec tes cheveux, ça le fait moyen. Je parle bien-sûr en terme de vêtement, les bijoux c’est encore une autre histoire .. ah voilà. »

Je finis par dégoter quelque chose que j'aimerais qu’elle essaye pour me faire une meilleure idée. En lui tendant cette jupe taille haute couleur bleu marine comme je lui ai conseillé et ce top à manche courte et décolleté en V couleur gris clair, je lui dis

« Essaye ça. Attend, et aussi .. ces chaussures-là. » finis-je par lui tendre aussi cette paire de chaussure à talon aiguille jaune. Si seulement j’avais mon mannequin en plastique, ça irait beaucoup plus vite !

Mais elle revint vite, pas très à l’aise. La dirigeant devant son miroir, je lui demandai « qu’est ce que tu en penses ? J’aime bien mais je ne suis pas sûre. Non, ça fait trop habits de tous les jours ça. Mais les chaussures sont magnifiques, peut-être avec autre chose .. » Je m’éloignai vers son dressing afin de trouver autre chose. « Tu devrais mettre cette tenue plus souvent à l’université, ça te va merveilleusement bien. Avec un collier dans les tons des chaussures, c’est le top. » waw, je dénichai quelque chose de superbe ! Une robe-tunique noire, avec un décolleté magnifique, c’était le top ! En prenant le cintre où était posée la robe, je ne pouvais m’empêcher de la fixer. « Où t’as eu quelque chose comme ça, toi ? c’est pourtant pas ton genre si je ne m’abuse. Essaye, vite vite ! Avec les mêmes chaussures. » Elle se précipita derrière son paravent et revint toujours aussi mal à l’aise. Elle était pourtant divine ! Encore une fois devant le miroir, il y eut un moment de silence avant que je le brise. « Tu penses que c’est trop c’est ça ? je suis d’accord. C’est provoquant, ça ne te va pas finalement. J’aurais bien voulu te proposer des collants mais ce n’est pas adéquat avec le genre d’endroit où je t’emmène. Ou des collants en cuir .. non non, ce serait pire. Tu vas essayer quelque chose d’autre. » Soupirant, je me dirigeai à nouveau vers son dressing qui abritait à présent un foutu bazar. « Je crois que j’ai besoin de mon café maintenant où je vais pét.. waw ! » Cette robe était magnifique. Manche courtes façon t-shirt mais en beaucoup plus élégant, le bas recouvert d’un voile.. et le tout d’une couleur vert mousse qui allait très bien à Kellian. Cette dernière avait finalement des choses cachées qu’elle ne sortait jamais et qui pourtant, devrait être mis en vue beaucoup plus souvent ! « Encore ta sœur hein ? Je veux que tu l’essaye, avec les mêmes chaussures. Oui, elles sont mon coup de cœur alors vas-y. » Lorsqu’elle revint quelques minutes plus tard, j’ai tout de suite su que c’est ce qu’elle devait porter ce soir, peu n’importe si elle n’aimait pas. Magnifique.

« Qu’est-ce que tu en dis ? Ne suis-je pas un génie ? »

Spoiler:

Le regard d'April en disait long en cet instant. J'essayais de décrypter ses pensées, bien que je n'aie jamais possédé le moindre don de télépathie. Elle gardait obstinément les yeux rivés sur ma tenue vestimentaire. Un regard d'effroi peut-être, ou d'incrédulité. Non, plutôt l'air de quelqu'un qui évalue une catastrophe et qui se demande comment réparer les dégâts. Quoi, c'était vraiment à ce point?

«Tu sais, je me demande souvent ce qui peux bien se passer parfois dans tête. Adorable. »
Je considérai ça comme un « oui ». Le contenu de ma tête ? Il se résumait aux études, aux bouquins, aux tâches attribuées aux bizuths, sans oublier ce mec que j’avais secrètement repéré mais qui ne m’avait même pas remarquée. J’étais capable de résoudre n’importe quelle équation mais la séduction n’avait jamais été mon domaine. Toujours première de la classe, mais jamais populaire auprès de la gente masculine. Jusqu’à maintenant, cela ne m’avais jamais dérangée, au contraire. Ma bande d’amis et mes bonnes notes me suffisaient. Mais voilà, pour m’intégrer dans cette université, je devais changer et élargir mes horizons, en bref : sortir la tête de mes bouquins.
Je devais avoir l’air abattue car April eut alors un ton réconfortant.

«Je plaisante, tu sais bien ! Allez, pose moi ces cafés, on va fouiller ta garde-robe dès maintenant. »

J'avais comme le sentiment que je n'étais pas en mesure de discuter. J’allais poser les gobelets sur ma commode tandis qu’elle entrait dans ma chambre et se dirigeait vers mon armoire. C’était sans doute mieux de la laisser s’occuper de ça après tout. C’était son univers, le monde pour lequel elle était faite et dans lequel elle s’épanouissait. Et moi, étais-je faite pour le supporter ? Arriverais-je à m’y intégrer ? C’était la grande question du moment. Parfois je me demandais s’il ne valait pas mieux que je reste dans le monde qui était le mien, un monde sérieux, parfois rabat-joie, mais dans lequel je me sentais chez moi. C’était cette raison qui m’avait poussée à tenter ma chance chez les Alpha. Après avoir fait un tour dans toutes les fraternités pour me décider, c’était dans celle-là que je me sentais le plus à l’aise, j’y trouvais des personnes qui me comprenaient. Certes, beaucoup étaient surpris de constater que j’avais des fréquentations aussi ''douteuses'', une gentille Alpha qui traîne avec une Epsilon telle qu’April, cela sortait de l’ordinaire.

«Tu dois savoir que le fait que tu soit rousse est super important. Le bleu marine te va à merveille, comme le vert mousse, amande, citron, pomme .. en fait, toutes les sortes de vert. Mais évite le kaki, le jaune, le beige et le doré. Le orange : que en ce qui concerne les bas. Sinon ça se mélange avec tes cheveux, ça le fait moyen. Je parle bien-sûr en terme de vêtement, les bijoux c’est encore une autre histoire .. ah voilà. »
Dites-donc, quelle experte! Je la regardais avec de grands yeux me faire part de toutes ses connaissances en matière de mode. Les bons conseils étaient toujours utiles et je n’allais pas oublier ceux-ci de sitôt. Elle finit par trouver quelque chose qui semblait lui plaire: une jupe taille haute de couleur bleu marine et un top à manche courte et décolleté en V couleur gris clair qui, dieu sait comment, avait atterri dans mon armoire!
«Essaye ça. Attend, et aussi .. ces chaussures-là. »
Elle me tendit aussi ma paire de talons aiguilles jaunes que j'avais reçue pour mes 17 ans. Je n'avais encore jamais eu l'occasion de les porter. Bien que magnifiques, je les trouvais trop extravagants pour les mettre et il fallait avouer que je n'avais pas grand-chose pour aller avec. Du moins c'est ce que j'avais pensé jusqu'à présent mais April était bien décidée à me prouver le contraire.

Je leur jetai tout de même un regard sceptique.

« Tu es sûre ? Le jaune des talons ne risque pas de trop contraster avec la sobriété du top gris ? On ne va voir qu’eux ! »
Je décidai de lui faire confiance malgré tout. Les chaussures et mes vêtements en main, je filai derrière mon paravent (oui, j’ai un paravent dans ma chambre, c’est très utile quand on est contrainte de partager sa chambre alors que l’on est pudique) et me dépêchai d’enfiler tout ça. J’aimais beaucoup les jupes hautes et particulièrement celle-là, quant au haut, je n’avais aucun souvenir de l’avoir pris dans ma valise. Quoi qu’il en soit, je ne me sentais pas du tout à l’aise dans cette tenue !
Prenant mon courage à deux mains, je sortis de derrière la cachette que m’offrait le paravent et me dévoilai aux yeux d’April. En me regardant dans la glace, je réalisai que rien de tout cela ne m’allait. Et puis ce décolleté soulignait bien trop ma poitrine à mon goût. Les talons aiguilles me faisaient gagner des centimètres en plus, c’était déjà ça.

«qu’est ce que tu en penses ? J’aime bien mais je ne suis pas sûre. Non, ça fait trop habits de tous les jours ça. Mais les chaussures sont magnifiques, peut-être avec autre chose .. »
J'eus un sourire gêné. Si April considérait ça comme des habits quotidiens, je pouvais craindre pour la suite. Elle émit même l’hypothèse que je m’habille ainsi à l’université. Non, je crois que c’était un trop grand pas en avant. Commençons déjà par trouver quelque chose pour ce soir !
J’eus un petit rire.

« Une chose à la fois, veux-tu! Peut-être dans dix ans si ce n’est pas trop démodé…»

Elle repartit dans sa recherche de la tenue idéale et sembla trouver son bonheur avec une robe-tunique noire particulièrement décolletée. En la voyant, je ne pus m'empêcher de déglutir.

«Où t’as eu quelque chose comme ça, toi ? c’est pourtant pas ton genre si je ne m’abuse. Essaye, vite vite ! Avec les mêmes chaussures. »
Je regardais la chose d’un peu plus près. Aucun doute, cette robe ne m’appartenait pas !

« En effet, c'est une robe dont Dylan s'est débarrassée avant la rentrée et dont j’ai hérité. Mais je ne pense pas que ça m’aille… »
Je la pris tout de même et retournai derrière mon paravent. Si la tenue précédente me semblait osée, ce n’était rien comparé à celle-là ! Elle laissait deviner une partie de mon anatomie que je préférais laisser hors de vue. J’en étais même à me demander si ce n’était pas considéré comme un attentat à la pudeur. En revenant devant le miroir, j'étais on ne peut plus mal à l'aise. Effectivement, le top gris n’était pas grand-chose et je commençais à le regretter. Je baissai timidement les yeux vers mon décolleté. Non, ça n’allait décidément pas le faire.

« Euh, April, c'est... enfin... »
April coupa mes bégayements gênés :

«Tu penses que c’est trop c’est ça ? je suis d’accord. C’est provoquant, ça ne te va pas finalement. J’aurais bien voulu te proposer des collants mais ce n’est pas adéquat avec le genre d’endroit où je t’emmène. Ou des collants en cuir .. non non, ce serait pire. Tu vas essayer quelque chose d’autre. »
Des collants en cuir?! Allait-elle m'emmener dans une soirée hard?! Là, j’étais vraiment tendue et April semblait s’impatienter. Je la comprenais, j’avais l’étrange impression de jouer un mauvais remake de pretty woman, il ne manquait plus que la musique !

«Je crois que j’ai besoin de mon café maintenant où je vais pét.. waw ! »
Tiens, avait-elle déniché la perle rare? La perle en question était une magnifique robe, je ne pouvais que l'admettre. Manches courtes façon t-shirt mais en beaucoup plus élégant, le bas recouvert d’un voile et le tout d’une couleur vert mousse.

«Encore ta sœur hein ? Je veux que tu l’essaye, avec les mêmes chaussures. Oui, elles sont mon coup de cœur alors vas-y. »
Non, cette fois c'était un cadeau de mon père. Il me l’avait offerte pour mon admission à l’université. Là je devais avouer que c’était l’occasion idéale pour la porter.
Prenant un air légèrement malicieux et faussement vexée, je répliquai :

« Tu insinues que je ne pourrais posséder quelque chose de convenable qu’à condition qu’il vienne de ma sœur ?
Avec un sourire, je retournais pour la troisième fois derrière mon paravent pour l’enfiler. Sa couleur verte était particulièrement voyante, ce qui ne jurait ni avec les talons, ni avec mes cheveux. Peut-être avait-on fini par dégoter la bonne finalement ? Ça y est, j’avançais pour admirer le résultat, à la fois impatiente et réticente.
Mais le tout était fort élégant. Il me valorisait sans pour autant dévoiler toutes mes formes, ce que j’appréciais grandement. Une tenue ni provocante, ni austère, April avait vraiment le don de trouver la perfection. Certes les couleurs flashy ne me laisseraient pas passer inaperçue, mais c’était un mal pour un bien et puis les tons voyants étaient en vogue en ce moment. Tout en souriant, je tournai sur place devant la glace pour me voir sous différents angles.

« Je vais finir par le croire en effet !»
Je ne pus m’empêcher de rire, plus de soulagement que d’amusement d’ailleurs. Je me dirigeai alors vers ma coiffeuse et me nouai les cheveux en une couette basse. Puis j’allai chercher un sac à main assorti à mes chaussures et je trouvai mon bonheur avec une pochette Chanel jaune. Idéale pour y ranger le strict minimum. Je m’assis ensuite sur mon lit et bus dans un des gobelets qu’avait apporté April. Ils avaient largement eu le temps de refroidir. J’étais pensive. Il était à présent 8h 52, je supposais que nous n’allions pas tarder à sortir. Elle ne m’avait toujours pas indiqué le lieu de notre sortie d’ailleurs. Je doutais qu’elle me réponde, mais je tentais quand même une approche qui se voulait subtile:

« Au fait, où allons-nous ? Je ne connais pas vraiment les environs, tu es venue en voiture non ? »
Oui, on fait mieux pour la finesse. Mais au fond, peu m’importait, quelle que fût sa réponse, je doutais que le nom me soit familier. J’attendais son signal m’indiquant que nous pouvions y aller.

Spoiler: